Deuxième épisode : Cette fois c’est Benoit Cancoin qui joue sur la carte postale sonore de Laurent Fléchier.
Même principe, Laurent a ramené des sons qu’il a enregistré durant ses déplacements de l’été. Benoit en a gardé une vingtaine de minutes et a ensuite joué par dessus.
La première chose est ce que nous vous proposons à écouter et regarder. Mais dans un deuxième temps, nous vous proposons également de participer : ces sons sont téléchargeables sur mediafire sous différents formats. Vous pouvez les télécharger, jouer ou les modifier comme vous voulez et nous les envoyer à nouveau.
C’est valable sur ces deux projets comme sur tous les projets Stolons.
Ce projet « Stolons » s’est construit sur ces principes : étendre les contextes de jeu de notre duo et que chaque rencontre soit le résultat d’un savant équilibre entre les envies et les contraintes.
Il ya les données invariantes : tous les deux mois le 23 entre 0 et 24h – une partie image, une partie son – environ 20 mn – que nous soyons autonomes…
Les parties variables : disponibilités – secteur géographique – quel rapport entretenons-nous avec les saisons, le moment de jeu, l’environnement politique – …
Ce qui aura été une constante dans ces 8 premiers épisodes c’est l’accord parfait entre nous sur la proposition finale et comment elle résulte d’une décision élaboration commune.
Cette fois ci (23 juillet) nous sommes à nouveau confrontés à l’éloignement géographique. Nous avons interrogé l’an passé les rapports à distance qu’il peut y avoir si nous sommes, grâce à nos téléphones portables, sûrs de jouer exactement en même temps même à plus de 1000 km de distance (Stolons #3). Cette fois-ci nous avons plus traditionnellement fait une construction épistolaire. Chacun a ramené un enregistrement de ses vacances. Puis chacun proposera un contrechant instrumental à la proposition sonore de l’autre.
Pour l’instant une de ces deux cartes postales a été instrumentalisée. La deuxième, le Stolon 8bis verra (peut être) bientôt le jour… Les devoirs de vacances…
Ce septième stolon explore les grands espaces acoustiques d’un lieu symbolique de Villefranche sur Saône, qui nous attirait l’oreille depuis un moment. Mais un des fondements de Stolon étant d’avoir lieu le 23 tous les deux mois, nous attendions un samedi pour investir la coursive supérieure du marché couvert. Voila donc le Stolon du samedi 23 mai.
La forte réverbération, l’agitation et le bruit ambiant, la diffusion du son instrumental perturbé, tout cela contribue à une distribution complexe de l’information.
Nous avons opté pour un enregistrement en trois plans sonores distincts :
– des cellules à l’intérieur des instruments
– des micros de moyenne proximité
– des micros pour la réverbération de la voute.
Puis nous en avons fait une lecture/montage subjective, comme un réalisateur, pour vous proposer une circulation dans ces plans.
On parle souvent de la puissance inexorable de la montée des eaux. Nous avons vécu ce printemps comme l’ expression d’ une telle force. Positive. Majestueuse. Sans limites. Apparaissant de tout côté. Dans une démesure d’ innocence. Embrassant le plus petit espace. Changeant l’ aspect du plus immense par de minuscules modifications chacune invisible.
Comment célébrer autre chose en ce 23 mars que ce printemps ?
Autour de la chapelle de Saint Bonnet sur une colline du Beaujolais, nous avons cette vue immense et cette proximité de la nature. Des promeneurs ayant eu le même appel ont partagé avec nous la fin de ce moment intense.
It’s frequent to speak of the inexorable power of the rising waters. We experienced this spring as the expression of such a force. Positive. Majestic. Limitless. Appearing on all sides. In an excess of innocence. Embracing the smallest space. Changing the appearance of the more huge by tiny changes, each one invisible. How to do otherwise than celebrate something else than Spring in this 23th of March? Around the chapel of Saint Bonnet, in the Beaujolais, on a hill, we had this great view and proximity to nature. Walkers who had the same call, shared with us the end of this intense moment.
C’est le Stolon post Charlie. Nous ne savons évidemment pas ce qui restera dans l’histoire de ce triste épisode. A vivre il aura été un séisme aux dimensions insoupçonnables. Il y a bien sûr la disparition de personnages qui avaient, et je ne crois pas que nous avions conscience de ce que ça voulait dire, accompagné toute notre vie de luttes, de rigolades, de questionnements. Mais il y a aussi ce que cela révèle des plaies béantes de notre société. De la vie ? Cela nous a donné envie de mettre quelques mots avec nos sons. Modestement. Comme ils le faisaient chez Charlie. It is the post Charlie Stolon. Of course we don’t know what the future will remember about this episode. To be lived, it has been an earthquake we cannot even imagine the size. Of course there is the disappearance of people who have, and I’m not sure we were aware of what it means exactly, been so close to us belong ours struggles, ours humors, ours questions. But there is also what it shows about the wide open wound of the society. Of the life ? That pushes us to write some words with our sounds. Modestly. As they do by Charlie.
J’ai réalisé que nos trois Stolons venaient chatouiller une question qui me taraude de plus en plus : Qu’est ce qui nous fait jouer ?
Chaque musicien, je pense, se pose la question de savoir quelle musique il va jouer, il a envie de jouer. Il y a une question de style bien sur, mais aussi de comment, avec qui… Pour certains la réponse est très simple : ils ont été baignés dans un milieu et n’envisagent même pas de faire autre chose. C’est tout simplement merveilleux quand cette « pré-destination » rencontre une passion vite communicative. Pour d’autres c’est plus compliqué pour tout un tas de raisons qu’il est impossible de lister ici. C’est là aussi merveilleux quand ce questionnement amène à la création de nouvelles façons de vivre la passion du son.
Mais là je parle de ce qui nous fait jouer. Pas pour qui, pas comment, pas quoi. Non. Quand on arrive devant les écoutants, quand on est chez nous tout seul ou en groupe à travailler, à se faire plaisir avec nos sons, à rechercher une nouvelle route, un nouveau son, une nouvelle attitude pour émettre un son, qu’est qui nous donne la force et l’envie d’avancer encore après dix, vingt, trente années ?
Je crois que l’on touche là à la question de l’existence. Qu’est qui nous pousse à continuer à avancer ? Je crois aussi que je ne vais pas arriver à y répondre, ni ici ni jamais mais que c’est une question primordiale et essentielle que nous devons nous poser tout le temps.
Ne pas réussir à répondre à une question peut faire peur et en tous les cas nous amener dans un espace de réflexion un peu étrange. Mais c’est aussi passionnant. Bien plus passionnant que tous les paravents ou cache misère que l’on nous propose régulièrement pour éluder, pour tuer ce questionnement.
Pour un petit pas de plus, nous avons eu l’idée d’un Stolon construit de la façon suivante :
Nous jouons cinq minutes
Nous faisons une pose de dix minutes, plutôt en restant seuls, sans réels échanges
Rejouons cinq minutes et cela 4 fois pour avoir nos vingt minutes stoloniennes
Pour matérialiser cela sur le film et la bande sonore, nous laisserons un silence (le silence ambiant ?) de vingt secondes.
Le projet Stolon est un processus, pas une forme. Ce que les Stolons nous font mettre en place à chaque étape sont aussi des processus. Nous n’échangeons jamais un mot sur ce qui va être joué, pas plus que sur un comment.
Cette étape, avec ses quatre plages sera donc habitée du KESSKI…
Date : 23 Septembre 2014, 10h
Et voici le lien pour télécharger les données brutes :
Cette fois ci, les circonstances et les contraintes ont décidé de la forme de ce Stolon. Eloignés de plusieurs milliers de kilomètres, il nous a fallu être imaginatifs et user de la technologie pour aboutir à nos fins.
Chacun s’est mis en en quête d’un lieu propice et de l’horaire commun (Benoît sur une plage de Bretagne, et Laurent dans un pièce un peu calme d’un internat de Vélès [Macédoine], au milieu d’une tournée dans les Balkans).
A l’heure dite, après échange de SMS, nous retrouvons le rituel et la connivence plus forts que la distance. Il est alors question de partage, d’altérité, de proximité… Tout ce qui nous unit, tisse ces stolons, et forge notre compagnonnage.
Mais là, il faut aller au delà de la surface des apparences, des collaborations de circonstances et aller puiser au plus profond de soi.
Qu’est ce jouer VRAIMENT AVEC l’autre, quand il n’est pas là?
N’est pas ce qu’on l’on devrait toujours rechercher, même quand il est là?
La superposition de ces deux pistes distantes en est un témoignage et une tentative.
Date : 23 Juillet, 9h
Lieux : Cette fois ci deux lieu
Veles, Macédoine
Bretagne, pointe du roselier
Et voici le lien pour télécharger les données brutes :
Le stolon est pour les plantes un mode de reproduction, comme le fraisier par exemple : La plante développe au bout d’une tige une jeune pousse qu’elle « envoie » un petit peu plus loin. Cette jeune pousse peut à son tour prendre racine.
Nous voudrions partager avec vous ces Stolons. Plusieurs solutions :
L’écoute.
L’écoute et l’image.
Vous êtes musicien et/ou aimez le travail sonore vous pouvez avec certains liens télécharger nos enregistrements et y ajouter une proposition nouvelle que vous nous faites à votre tour parvenir.
C’est un projet multiforme. Notre partie : se retrouver tous les deux mois le 23 à une heure, un lieu autour d’un « thème » élaboré ensemble. Nous enregistrons et filmons. Nous diffusons sur ce blog et sur divers supports permettant l’écoute, la vision et le téléchargement.
Ce n’est pas que l’on ait recherché forcément le contrepoint, l’antithèse du premier stolon mais, après l’ouverture quasi maximum, après avoir fait la première projection vers tous les azimuts, s’être posés au milieu de différentes façons de prendre la route, sans doute qu’un endroit délimité, résonnant, nous a appelé.
Un sous sol.
Ça résonne.
Ça relie à l’intérieur.
La configuration technique s’amuse de la situation : Les micros sont au centre du couloir. Chacun de nous d’un coté. Jeu de proximité, d’éloignement. C’est atténué par la résonance du lieu mais malgré tout présent et pas seulement dans les volumes.
Le projet Stolons reste complètement ouvert. Rassurez-vous, nous ne nous enfermons pas. Ou pas longtemps.
Date : 23 Mai 2014, 9h
Lieu : Villefranche sur Saône (69)
Et voici le lien pour télécharger les données brutes :
voici donc notre premier Stolon, il est sur la voix
Faire entendre la voix. La voix de la foule. La voix du groupe, du peuple.
De concert.
Parler « de concert » pour cette performance qui n’est pas un concert. Le peuple existe-t-il ?? Si le peuple n’existe pas, a t il néanmoins une voix ? Qu’est ce qu’une voix du groupe, de l’ensemble, une parole commune si le peuple n’existe pas ?
Par cette performance nous ne cherchons pas à traduire ou à faire entendre la voix du peuple mais nous voulons dire sa difficulté d’être. Avant d’être entendue. Par qui. Pour quoi. Aussi tout ça, nous voudrions le dire. Mais déjà exister. En pensant à l’autre, à ce qui est autour de cette voix.
Pour jouer, nous sommes sur une voie (pédestre). Parallèle à une autre voie (fluviale). Sous une troisième voie (rapide). Aucune hostilité. Tout existe sans nous.
C’est le jour des voix qui se croisent, qui se cherchent, qui cherchent. Des voix qui se donnent ou se refusent. C’est un jour d’élection.
Au pied du mur
On arrive vers 10h avec Vanda la fille de Laurent. Quelques mots avec le pêcheur et on installe tout le matériel. Par et pendant ces aspects techniques, on écoute, on laisse monter en nous les sons que l’on va partager. Entre nous. Avec le lieu. Avec vous.
Pas de modification de l’endroit mais au contraire sa prise en compte. Nous avons choisi cette légèreté technique, malgré l’image et le son, pour que notre projet puisse garder cet ancrage dans l’instant et être aussi multiforme que la vie nous l’imposera.
Prochain rendez-vous 23 mai pour nous… 23 juin avec vous !!
Date : 23 Mars 2014, 9h30
Lieu : Massieu, 01
Voici le lien pour télécharger les données brutes :
stolons 