Stolon #04 2014 09 23

KESSKI…

J’ai réalisé que nos trois Stolons venaient chatouiller une question qui me taraude de plus en plus : Qu’est ce qui nous fait jouer ?

Chaque musicien, je pense, se pose la question de savoir quelle musique il va jouer, il a envie de jouer. Il y a une question de style bien sur, mais aussi de comment, avec qui… Pour certains la réponse est très simple : ils ont été baignés dans un milieu et n’envisagent même pas de faire autre chose. C’est tout simplement merveilleux quand cette « pré-destination » rencontre une passion vite communicative. Pour d’autres c’est plus compliqué pour tout un tas de raisons qu’il est impossible de lister ici. C’est là aussi merveilleux quand ce questionnement amène à la création de nouvelles façons de vivre la passion du son.

Mais là je parle de ce qui nous fait jouer. Pas pour qui, pas comment, pas quoi. Non. Quand on arrive devant les écoutants, quand on est chez nous tout seul ou en groupe à travailler, à se faire plaisir avec nos sons, à rechercher une nouvelle route, un nouveau son, une nouvelle attitude pour émettre un son, qu’est qui nous donne la force et l’envie d’avancer encore après dix, vingt, trente années ?

Je crois que l’on touche là à la question de l’existence. Qu’est qui nous pousse à continuer à avancer ? Je crois aussi que je ne vais pas arriver à y répondre, ni ici ni jamais mais que c’est une question primordiale et essentielle que nous devons nous poser tout le temps.

Ne pas réussir à répondre à une question peut faire peur et en tous les cas nous amener dans un espace de réflexion un peu étrange. Mais c’est aussi passionnant. Bien plus passionnant que tous les paravents ou cache misère que l’on nous propose régulièrement pour éluder, pour tuer ce questionnement.

Pour un petit pas de plus, nous avons eu l’idée d’un Stolon construit de la façon suivante :

  • Nous jouons cinq minutes
  • Nous faisons une pose de dix minutes, plutôt en restant seuls, sans réels échanges
  • Rejouons cinq minutes et cela 4 fois pour avoir nos vingt minutes stoloniennes
  • Pour matérialiser cela sur le film et la bande sonore, nous laisserons un silence (le silence ambiant ?) de vingt secondes.

Le projet Stolon est un processus, pas une forme. Ce que les Stolons nous font mettre en place à chaque étape sont aussi des processus. Nous n’échangeons jamais un mot sur ce qui va être joué, pas plus que sur un comment.

Cette étape, avec ses quatre plages sera donc habitée du KESSKI…

Date : 23 Septembre 2014, 10h


Et voici le lien pour télécharger les données brutes :

https://www.mediafire.com/folder/adj3l17ambrl0/Stolons_%2304_2014_09_23

Car il est question de partager (+ ici)

A vous d’inventer la suite….

1 commentaire

  1. Seulement 5 minutes à jouer. C’est vraiment très court, et différent de nos habitudes. Le jeu est contraint, comprimé. Je peine à condenser. Suis-je trop bavard? Trop lent à entrer dans le propos?
    En tous cas, et même à posteriori, je peine à me faire une idée du contenu musical, voire de son intérêt.
    J’ai le sentiment que les séquences ont été différentes et je n’en ai pas vraiment senti le fil au du moins, je ne m’en suis pas préoccupé.
    J’ai confiance. Je crois que ce n’était pas le propos principal.

    Par contre, les temps d’attente sont passionnants, peut être plus que la musique : parce qu’ils nous ramènent à nous, et qu’il y a comme une gêne à décider ce que l’on va faire.
    Mais leurs durées donnent surtout le temps de redescendre, de se poser.
    J’ai perçu la matinée comme la construction d’une séance de méditation en pleine conscience.

    Lire ne m’a pas aidé. J’avais choisi quelques textes et poèmes spécialement pour cette séance. Mais cela a vite entravé mon imagination. En fait, être attentif au monde extérieur ou écrire a été plus constructif.
    Et j’aime bien l’idée de ne pas parler. Ça me pose.
    Ecrire est plus riche, même si je vois que je peine et que mes mots sont pauvres.

    La présence de l’enregistrement et de la caméra modifie considérablement mon attitude, difficile de les oublier.
    Que faire ? Progressivement s’en détacher ou être « en spectacle » ? Se positionner en sachant que tout cela sera publié ?

    Il m’aura fallut la 3eme intervention pour trouver enfin du calme et entrer vraiment au coeur de la matière.

    Dernier Round ! Présence et détachement , mais aussi tristesse.
    Et puis la technique nous rattrape. Plantage ! Sortir de soi, sortir du décompte.
    L’envie de jouer reprend le dessus. Pousser le temps, pousser les limites.

    Sensation étrange à la fin de cette séance. Mélange de sérénité, de calme, mais aussi de frustration, d’envie non comblée.
    Mais j’ai tout de même le sentiment que ce n’est qu’un début ! Qu’il faut poursuivre.

    Et déjà je rêve d’une journée entière construite sur ce principe.
    Que pourrait-il en sortir ?
    Le meilleur, l’ennui ?
    L’essence ?

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